L’heure de gloire du mécénat en nature et en compétence aurait-elle sonné ?
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Tous les secteurs d’activité sont touchés de plein de fouet, certains pris à la gorge par les réactions en chaîne d’un écosystème économique mis à mal. Pourtant, dans cette période d’incertitudes et de bouleversements, la solidarité et son bras armé qu’est le mécénat s’expriment à plein régime. Si cette réponse peut paraître couler de source, elle n’en était pourtant ni obligatoire ni prévisible. La spontanéité de cette réaction se lit dans la forme bien atypique qu’elle prend : les soutiens en nature et en compétence se multiplient bien loin des poncifs du mécénat hexagonal. Réputé flamboyant, le don financier était jusqu’à présent la voie royale de l’engagement concentrant quelques 84% du budget du mécénat en France selon le baromètre 2018 de l’Admical.
La communication s’est transformée. Les grands groupes ont troqué les éléments de langage financier par les réponses concrètes apportées à la crise. On ne parle plus de montants engagés, mais de nombres de masques, de respirateurs ou de lits de réanimation financés. En parallèle, le don en nature qui ne représentait que 3% du mécénat jusqu’à présent a pris son envol. Chacun offre ses réserves de blouses et masques y compris le musée Gadagne à Lyon, plus souvent destinataire des dons que mécène. D’autres comme le groupe Pernod-Ricard, Hennessy ou Martell font couler à flot les litres d’alcool, matière première essentielle à la confection de la nouvelle potion magique hydroalcoolique. Plus originales, sont les mises à disposition gracieuses de carburant par Total pour le personnel soignant ou des deux Falcon de Dassault Aviation pour le rapatriement de médecins ou autres matériels médicaux. Côté culture, l’entreprise « Sixième Son » offre le design sonore des podcasts du Centre Pompidou (https://www.centrepompidou.fr/lib/Podcasts) destinés à faire (re)découvrir la collection et ses chefs-d’œuvres en cette période de fermeture.
Les vertus du mécénat de compétence sont aussi redécouvertes : des usines employant leurs salariés en confection de masques, à la Fondation Orange qui coconstruit les MOOC (cours en ligne) culturels de la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais ou du Centre Pompidou (https://mooc-culturels.fondationorange.com/course/index.php), et permet à l’Opéra de Paris de donner accès chaque semaine à un spectacle de sa programmation (https://www.operadeparis.fr/actualites/spectacles-de-lopera-de-paris-a-redecouvrir-en-ligne ). Le marché de l’art n’est pas en reste avec la multiplication des ventes caritatives (mise à disposition gracieuse de leur savoir-faire, plateforme et réseau d’acheteurs) dont celle organisée début avril par la maison de vente Piasa générant 2,4 millions d’euros pour le collectif #ProtègeTonSoignant pour 370 œuvres d’art données par des collectionneurs, des galeries, des artistes…
Souvent ces différents modes d’intervention sont déclinés en synergie par un même mécène maximisant ainsi son engagement. Cet élan perdurera-t-il dans le « monde d’après » ? Force est de constater que la réinvention d’une philanthropie à la française se joue en ce moment.
Sarah Hugounenq
Toulouse, l’engagée
Sur le front de la solidarité, les entreprises ont répondu « Présentes » faisant preuve d’agilité et d’imagination comme le parfumeur Berdoues qui a réorganisé sa chaîne de production, a produit du gel hydroalcoolique et offert des crèmes pour les mains aux soignants, ou encore Milan Presse qui, dès les premiers jours de la crise, a ouvert ses ressources pédagogiques en ligne permettant à tous, sans condition, d’y avoir accès gratuitement. Tout aussi imaginatif et non moins efficace, les équipes de Face Grand Toulouse se sont improvisées « chef d’orchestre » d’une grande chaîne de solidarité, permettant par leur investissement, à 80 jeunes de bénéficier d’un outil informatique pour assurer la continuité pédagogique. Si ces exemples, dont nous avons eu l’écho, ne sont qu’une goutte dans cet océan de générosité, nous sommes heureux de croiser régulièrement le chemin de ces personnes au grand coeur et souhaitions, à travers eux, rendre un hommage à l’ensemble de nos partenaires et contacts privilégiés.
Entrepreneurs : engagez-vous aux côtés de la Fondation Arc
Le Triathlon des Roses, c’est deux défis sportifs dédiés aux femmes, au profit de la recherche sur le cancer du sein, et deux manières de sensibiliser les salariés à la prévention par le sport. Si vous souhaitez vous associer à cette action, et devenir mécène de l’événement qui se déroulera en septembre à Toulouse et Paris, contactez-nous ! C’est l’un des projets que le cabinet Fourreau & Associés est fier d’accompagner : nathalie@fourreau-associes.com